LUNDI
RDV à 9h30 dans la salle de stage pour le café, on discute des projets, des envies et de nos relations au dessin et à l'art. Puis on réveille les mains et les yeux avec des petits exercices de tracé au crayon, une sorte de gymnastique artistique! On consacre ensuite la journée à un premier dessin d'observation: la nature morte aux pots. On fait un point sur le cadrage, la mise en page et la mesure des proportions: pour que le sujet rentre dans la page et soit bien cadré! On décortique la nature morte, on fait plusieurs croquis. Cet exercice se fait au crayon puis au fusain. Au fil de la journée on libère sa main et on s'installe dans la pratique du dessin.
MARDI ET MERCREDI
On continue le travail au crayon et au fusain. Un exercice de volumes dans la salle de stage permet d'aborder la question des valeurs (nuances de gris entre le blanc et le noir) ainsi que les notions liées à la perspective. L'enjeu de l'exercice est de comprendre les artifices qui permettent de passer de la 3D (la réalité) à la 2D (la feuille de papier). Ce travail peut se prolonger avec un drapé ou une nature morte au panier de légumes en fonction du déroulement du stage. Puis nous sortons dans le village pour nous confronter au dessin d'observation en extérieur: c'est plus dur puisque c'est plus grand et qu'il y a infiniment plus de détails que dans les natures mortes!
On se promène dans le village pour choisir des points de vue et on approfondit les notions de perspective étudiées plus tôt. Selon la météo on se replie dans le musée et on dessine au chaud depuis les fenêtres qui offrent de beaux points de vue sur les enchevêtrement de toits, de façades et de fenêtres.
JEUDI ET VENDREDI
On fait un point sur ce qu'on a fait et on oriente la fin du stage vers des projets personnels. Chacun peut choisir de continuer le travail en noir et blanc (fusain et/ou crayon) ou d'entamer un travail sur la couleur (pastel sec ou gras). Dans les deux cas on fait au moins une reproduction grand format d'un tableau de maître que l'on choisit dans un stock d'images allant de la Renaissance à nos jours. Puis si l'envie s'en fait sentir on rajoute à tout cela un projet personnalisé sous forme de petit livret relié à la japonaise.
La fin du stage est modulée par le rythme du stage, à chaque fois unique.
STAGES DE DESSIN
PROGRAMME ET TECHNIQUES
Petit lexique des techniques et notions
Le dessin d'observation:
C'est dessiner ce qu'on voit! Le problème c'est que ce qu'on voit dans la réalité c'est en volume et en trois dimensions, alors que dans le dessin on a une feuille de papier plate. Il faut donc traduire le volume dans deux dimensions pour donner l'illusion de la profondeur. Ce qui dans la réalité est devant ou derrière (en profondeur) se traduit alors nécessairement par "plus haut ou plus bas" (sur un plan plat).
Les proportions:
Toute chose a une proportion, par exemple un carré est aussi haut que large, un rectangle peut être deux fois plus large que haut, une maison peut être éloignée d'une autre par une rue qui fait la moitié de sa taille... Tout cela se mesure à l'aide d'une baguette que l'on tient au bout de son bras tendu en fermant un oeil. On peut alors placer des repères sur cette feuille terriblement blanche et commencer à construire son image!
L'échelle de valeurs:
Les valeurs ce sont les nuances de gris comprises entre deux extrémités: le noir et le blanc. Chaque dessin a son échelle de valeur: un certain nombre de gris différents, et une tension réalisée ou non vers les deux extrêmes, c'est par cette échelle qu'on choisit l'intensité du contraste. Toutes les couleurs ont un équivalent en valeur de gris. L'échelle des valeurs permet donc deux choses en même temps: réaliser la lumière en élaborant des contrastes; traduire la variété des couleurs en fonction de la valeur de chaque ton.
La perspective:
La perspective est un artifice qui permet de rendre compte en 2D de la vision humaine de la réalité. Il existe trois grands types de perspectives: la perspective conique, la perspective parallèle et la perspective d'importance. La première est la plus connue car elle est censée imiter le plus fidèlement la vision humaine, c'est la perspective à point de fuite qui consiste à réduire progressivement la taille des objets du dessin en fonction de l'éloignement des plans: les lignes du dessin fuient vers le même ou les mêmes points de fuite. La seconde ressemble plus à du dessin technique, il s'agit de représenter des objets sur un plan géométrique pour rendre l'illusion du volume, comme son nom l'indique toutes les lignes sont parallèles, on n'utilise donc pas de point de fuite. Enfin la perspective d'importance cherche à rendre compte d'une réalité morale ou sensible en utilisant la disproportion: les personnages importants sont plus grands que les autres, ou des batiments sont étrangement plus grands qu'ils ne devraient par rapport à la proportion des personnages.
